Figures

Dans la théorie sémiotique (envisagée ici selon les orientations données par A.J. Greimas et L. Hjemslev), les figures(1) sont des grandeurs du contenu définies comme des non-signes, car elles sont sans correspondant au plan de l’expression. Les « mots » qui sont des unités plus ou moins stables de la dimension phrastique de la langue, ne constituent pas les unités figuratives du contenu d’un discours. Par la mise en contexte, par le déploiement dans un réseau discursif, par le jeu des relations qui s’établissent entre les signifiants de la langue, les figures se construisent comme des éléments de signification stables associées à plusieurs termes ou mots aussi bien que sous-jacents à un seul. Le terme « porte » par exemple, qui est un « mot » de la langue, peut se trouver associé à d’autres termes pour constituer la figure d’une construction ou d’un élément d’architecture dans le discours descriptif de la réalisation d’une maison. Mais ce même terme pourra se trouver dans un autre réseau discursif porteur de figures supplémentaires comme celle de la « communication » dans l’espace quand elle est ouverte, ou du « refus de l’ouverture à autrui » et signe de « l’exclusion » quand elle demeure close. Avec cet exemple simple, on remarque déjà que la figure (même quand elle correspond à un mot) prend sa signification de la mise en discours qui vient la « placer » dans un réseau, la mettre dans un « contexte » et la relier à d’autres figures.

(1) « Figures » : article du DRTL (op. cit. supra), pages 148-149.